Le Sport : L’Anti-Âge Ultime pour le Corps et l’Esprit
Le Sport : L’Anti-Âge Ultime pour le Corps et l’Esprit
Les soins anti-âge renvoient notre imaginaire à des pots de crème cristallisés. Pourtant, le meilleur remède contre la dégénérescence se trouve dans le corps en lui-même, à travers la stimulation des cellules. Au-delà de l’esthétisme et du bien-être, le sport allonge la capacité d’autonomie physique. On l’aura compris; le sport est l’anti-âge le plus efficace.
Marcher, se lever d’une chaise, prendre sa douche sont des gestes qui semblent anodins mais qui sont essentiels. La force musculaire ne sert pas qu’à flatter l’ego, elle permet de réaliser des mouvements simples du quotidien. Quand elle se perd, un individu, initialement autonome, se retrouve très rapidement handicapé dans ses gestes voire son intimité.
Le sport un anti-âge naturel
Au-delà de la trentaine, le corps humain est inévitablement sujet à une perte de masse musculaire, une évolution connue sous le nom de sarcopénie. Ce phénomène est expliqué par le déclin des hormones anabolisantes telles que la testostérone, hormones de croissance et les œstrogènes. De plus, l’âge s’accompagne d’une perte des motoneurones, les neurones qui permettent le contrôle des muscles. Ainsi certains muscles ne sont pas stimulés et finissent atrophiés, c’est-à-dire diminués en taille et en puissance. Aucun être humain n’est épargné. Si certains muscles deviennent inactifs des fonctionnalités importantes peuvent se perdre. Une fatalité qui n’en n’est plus une si le corps est pris en charge par un travail musculaire précis .
Malheureusement la sarcopénie n’est pas le seul symptôme associé à l’âge. L’ostéoporose, la perte de la densité osseuse, est aussi un phénomène lié au temps. Le sport revient en tête dans les solutions qui contribuent à ralentir cette condition. Dans un premier temps, l’activité physique applique un stress mécanique sur les os, notamment par la musculation, la marche, la course ou encore la danse. Ce stress stimule les ostéoblastes, les cellules responsables de la formation osseuse. En effet, les impacts modérés à élevés engendrés par les sauts stimulent la densité minérale des os, particulièrement dans les régions sujettes aux fractures telles que la colonne vertébrale et les hanches. Dans un second temps, le renforcement musculaire augmente la force. Des muscles plus robustes tirent sur les os avec plus d’intensité, ce qui favorise leur formation et leur densité. Dans un troisième temps, les activités physiques qui améliorent l’équilibre et la coordination, réduisent le risque de chutes. Moins de chutes signifie moins de risques de fractures, qui sont une complication majeure de l’ostéoporose. Enfin, une meilleure circulation sanguine résultant de l’activité physique augmente l’apport en nutriments et en oxygène aux os.
Pour compléter sur l’aspect purement santé, l’activité physique assure une meilleure régulation hormonale et un contrôle du poids, ce qui peut prémunir des maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension et d’une manière sur les problèmes cardio-vasculaires dont la prévalence augmente avec l’âge (Insee, 2019).
Le sport, un anti-rides naturel
Le sport dans son quotidien peut non seulement améliorer la santé physique, mais il se démarque aussi comme un anti rides naturel puissant. En effet, l’amélioration de la circulation sanguine participe à une meilleure distribution de l’oxygène et des nutriments essentiels à la peau, favorisant ainsi son éclat. En parallèle, l’exercice stimule le collagène, une protéine clé pour le maintien de la peau ferme et élastique. Une production accrue de collagène peut réduire l’apparence des rides et des ridules. Par ailleurs, les bienfaits du sport sur la peau s’expliquent aussi par la diminution du niveau de cortisol, hormone du stress contribuant à la dégradation du collagène et à l’apparition des rides. De plus, l’activité physique active la production d’antioxydants, éliminant les radicaux libres responsables des dommages cellulaires et du vieillissement cutané. Le sport favorise aussi un sommeil réparateur, primordial pour la régénération cellulaire. Un bon sommeil favorise la réparation et le renouvellement de la peau, offrant ainsi une apparence plus jeune.
Le sport, remède contre la dégénérescence cognitive
Au-delà du physique, le temps n’épargne pas le cerveau et la santé mentale. Une nouvelle fois, le sport joue un rôle préventif et curatif dans le déclin et les troubles cognitifs.
Sous diagnostiqué, mais malheureusement courant, les seniors sont davantage exposés à la dépression, l’anxiété et les changements d’humeur. Les statistiques montrent qu’à l’échelle mondiale, 14% des personnes âgés de 60 ans et plus souffrent de troubles mentaux. Les estimations sanitaires mondiales pour 2019, précisent qu’un quart des personnes décédés par suicide sont des personnes de 60 ans et plus (27,2%). Des facteurs qui peuvent être liés à la solitude, la perte de proches, au sentiment d’insécurité associé à une diminution des revenus et au déclin physique. Parmi les causes, on retrouve aussi les problèmes de santé chronique, sans parler de la prise de médicament ayant des effets secondaires sur l’humeur évoqué par le Dr.Gurwitz, dans son article “Antibiotic treatment and cognitive decline in older adults” (1994). L’activité physique est un antidépresseur naturel, grâce à son action sur le cortisol, et le niveau de sérotonine et d’endorphines, des neurotransmetteurs qui régulent l’humeur. De plus, la respiration en pleine conscience et la concentration liées à des activités comme le yoga, apaisent l’esprit et participent à une meilleure maîtrise des pensées anxieuses. Comme cité au-dessus, l’amélioration de la qualité du sommeil liée au sport contribue aussi à réduire les niveaux de stress et d’anxiété. Enfin, en se fixant des objectifs physiques, les seniors renforcent leur confiance en soi et leur résilience émotionnelle.
Le sport comme soin anti-âge continue à faire ses preuves en luttant contre la perte de mémoire, un phénomène naturel associé à l’âge. La neurogène, désignant la nouvelle formation de cellules cérébrales, diminue au fil des années, en particulier dans l’hippocampe, la région du cerveau responsable de la mémoire, ce qui peut impacter la production de souvenirs. De plus, la plasticité neuronale, la capacité du cerveau à former de nouvelles connexions synaptiques entre les neurones, est aussi atteinte. Par conséquent, la communication neuronale ralentit, ce qui complexifie l’apprentissage de nouvelles compétences ou l’adaptation aux changements. L’activité physique notamment en aérobie (marche rapide, natation ou cyclisme) participe à l’augmentation du flux sanguin vers le cerveau stimulant ainsi la neurogenèse, notamment dans l’hippocampe, ce qui réduit les effets délétères dû au vieillissement sur la mémoire. De plus, une bonne santé cardiovasculaire atténue les risques de micro infarctus (mini lésions vasculaires dans le cerveau), participant au déclin cognitif. Les exercices exigeants de la coordination et la pensée rapide comme les jeux d’équipe ou de raquette, améliorent la flexibilité cognitive, et stimulent la plasticité cérébrale par la production de neurotrophiques, comme le BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor). Cela facilite l’apprentissage de nouvelles compétences et la capacité d’adaptation pour les seniors.
Les conséquences du déclin cognitif ne se limitent pas qu’à un ralentissement de la mémoire. Des impacts plus graves sont observés, comme la maladie d’Alzheimer et la démence. Selon l’étude épidémiologique française PAQUID réalisée en 2020, 8% des français de plus de 65 ans en sont victimes, un chiffre qui augmente avec l’âge (17,8% au-delà de 75 ans). Une maladie caractérisée par une perte significative de la mémoire, puis de la pensée, puis du raisonnement. Dans les cas avancés, les savoirs de base peuvent être perdus comme lire, écrire, s’habiller ou bien avaler des aliments.
L’activité physique joue un rôle crucial dans la lutte contre la démence. Elle se présente comme mesure préventive et moyen pour ralentir la progression de la maladie chez les personnes atteintes. Encore une fois, l’augmentation du flux sanguin permet un apport d’oxygène et de nutriments pour préserver la santé des neurones. On a aussi vu que le sport participe à la neurogenèse, essentielle pour le maintien des fonctions cognitives, et favorise la plasticité cérébrale, aidant à compenser les pertes neuronales liées à l’Alzheimer. Des études ont aussi prouvé que l’exercice réduit la prolifération de plaques amyloïdes (dépôts de protéines toxiques) et des enchevêtrements de la protéine Tau dans le cerveau (structures anormales qui se forment à l’intérieur des neurones; provoquant ainsi leur défaillance) . Une diminution de ces protéines toxiques signifie un ralentissement de la progression de la maladie (Hsu & Yeo, 2016). De plus, la stimulation cognitive et le renforcement musculaire qu’offre le sport, peut aider à maintenir des capacités comme la mémoire, le raisonnement, et préserver la force musculaire. En retardant le déclin physique, les patients maintiennent une certaine autonomie dans leurs gestes du quotidien.
L’isolement et la solitude dus à la perte de proches au fil du temps, est un facteur aggravant de dégradation. Face à ce constat, de plus en plus de projets sont mis en place par des villes ou des associations pour améliorer le lien social, en exploitant l’esprit solidaire du sport.
Pour conclure, la stimulation physique à travers les mouvements du corps participe au maintien et à l’amélioration de la qualité de vie. On a montré que biologiquement et sociologiquement, le sport préserve l’individu face à la dégénérescence et la décadence sociale. La performance physique, souvent associée au sport, ne se limite pas seulement à des records imbattables, elle est surtout présente dans chaque geste du quotidien. Elle offre l’indépendance et l’autonomie. Finalement, une santé physique entretenue serait un prérequis de liberté et de dignité, parce tout en étant une âme et un esprit nous sommes aussi des corps destinés à l’action.
Le mouvement c’est la vie !!
Current, A. (2021). La science de la musculation : Pour comprendre l’anatomie et la physiologie pour sculpter son corps. Paris : Marabout.
Martin, P. (2018). Les effets de l’activité physique sur le vieillissement cognitif : une étude longitudinale. Thèse de doctorat, Université Paris Descartes, Paris
World Health Organisation. (2020). Global Health estimates 2019 : Disease burden by cause, age, sex, by country and region, 2000-2019. Genève
Gurwitz J.H., Avorn J., Berlowitz D.R. (1994). “Antibiotic treatment and cognitive decline in older adults”, Journal of the American Geriatrics Society, vol.42, n°9, pp.928-936.
Helmer C., Dartigues J.F., Letenneur L., Berr C., (2020). “Paquid Study Alzheimer’s disease : 30 years of epidemiological insights”, Revue Neurologique, vol.176, n°10, pp.806-814
Hsu, C.C., & Yeo, R. A. (2016). The effects of physical activity on the brain and cognitive function in the elderly. Clinical Interventions in Aging, 11, 1613-1625.doi:10.2147/CIA.S124562
Insee. (2019). État de santé de la population. Consulté à l’adresse suivante :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4238405?sommaire=4238781#documentation
Hajare H.